Réponse à un article dans les affaires.com

J’ai tenté, sans succès, d’émettre un commentaire suite à cet article de Diane Bérard qui m’a inspiré:  5 tendances en entrepreneuriat en 2013.

Ça m’a d’abord stimulé à publier ce tweet:

  • @la_lesaffaires Comme chanterait Lisa Leblanc, votre processus d’inscription pour partager un commentaire sur votre site est … (10:32am, Apr 25 )

Courte et intéressante conversation avec @julienbrault

  • julienbrault: @Aryane @la_lesaffaires Oui, c’est vrai que cela pourrait être plus simple. Je vais en glisser un mot à mes collègues. (10:34am, Apr 25 )
  • Aryane: @julienbrault En passant, merci pour la réactivité. Je mesurais justement la vitesse de réaction suite à l’émission de mon message 😉 (10:39am, Apr 25)
  • julienbrault: @Aryane Content d’avoir permis au journal d’avoir une bonne note sur ce front. Bonne journée.  (10:40am, Apr 25 )

Ensuite, j’ai décidé de partager mes commentaires ici.

Ça commence par l’éducation des entrepreneurs

Les changements de paradigmes et d’approches présentés dans l’article sous-entendent une prémisse qui n’y figure pas:  l’amélioration de la littératie en affaires numériques des chefs d’entreprises actuels et à venir.

Je ne parle pas de comprendre comment fonctionne telle ou telle technologie, mais en quoi la toile d’affaires liée mondialement par l’Internet change les dynamiques et les stratégies de toutes les entreprises à tous les niveaux.

Une simple question de curiosité

Ce n’est pas une question d’âge. Autant il y a des entrepreneurs établis qui n’ont pas la curiosité de réviser leurs bases de connaissances, autant je croise des jeunes entrepreneurs technophiles qui ne savent pas « lire » l’évolution des processus d’affaires.

À mon avis, plusieurs PME se dirigent vers une fracture qu’ils ne « voient » tout simplement pas.  Les conseillers stratégiques en développement économique (autant privés que publics) sont tous aussi analphabètes et « aveugles » que les clients avec qui ils travaillent.

Même dans les universités, le nombre d’enseignants analphabètes numériques est alarmant et inquiétant; particulièrement en éducation.  Une révélation lors du premier TEDxDrummondville sur l’éducation m’a particulièrement choquée:  le système d’éducation actuelle prépare nos jeunes pour le contexte de marché de…1980.

Encore une fois, je ne fais pas référence à l’utilisation de tel ou tel outil, mais à la capacité d’analyse et de planification systémique des Gens, des Processus et des Système.

Crowdfunding…crowdbusiness

En complément de ce nouveau mode de financement, ce qui m’intéresse ce sont tous les processus liés au Crowdbusiness (Wikinomics) et au Cloudbusiness qui sont en train de révolutionner la façon de lancer et de gérer des entreprises.

Par exemple, Ben Kaufman, après avoir lancé sa première entreprise avant de terminer son « High School », sa troisième (Quirky) a conclu une entente avec GE pour réviser ses GPS en innovation.

Il y a une différence majeure entre présenter son idée devant cinq dragons et un auditoire de consommateurs potentiels plutôt que de la présenter à une communauté active de dragons, de créateurs ET de consommateurs potentiels.

Imaginez:  402 000 inventeurs collaborant en réseau, GE rendant disponibles ses brevets, près de 200 détaillants déjà dans le « pipeline »! WOW!  J’ai nettement plus confiance en la vision de Kaufman pour générer de la richesse que celle de Zuckerberg (Facebook).

Combien de PME seront affectées par un tel éco-système co-gérant les idées jusqu’aux marchés?  Imaginez le casse-tête et le changement de paradigmes pour les professionnels en gestion des propriétés intellectuelles.

Avez-vous entendu parler de l’intérêt de Google en gestion logistique?  Le modèle d »Internet Physique, initié par un chercheur québécois, vous connaissez?  En quoi ces 10 leaders dans le cloud influenceront les opportunités et les risques d’affaires de nos PME?  Combien de conseillers en développement économique au Québec sont simplement au courant de ces innovations de rupture émergentes?

MAJ:  Pensez-vous que le « Sharing economy » est une mode ou une tendance?

Éco-systèmes de co-apprenants et de co-créateurs

Le concept d’éco-système est inspirant et nécessaire pour évoluer dans un environnement aussi organique que l’Internet.  

Il ne s’agit pas uniquement de mettre différents acteurs autour d’une même table; qu’elle soit physique ou numérique.  Il faut qu’ils partagent les mêmes valeurs et que la croissance du capital collectif soit plus important que celui du capital individuel.

À l’instar de FOCUS20 et WEB2BIZ, il faut pouvoir réunir ET animer des gens qui ont d’abord la curiosité de réviser leurs habitudes et leurs savoirs pour co-apprendre et co-créer sans vouloir protéger à tout prix leur capital carrière ou organisationnel.

Prototyper…par le jeu

Qui dit prototypage, dit échec potentiel.  Or, comment financer ces échecs nécessaires qui sont si riches en apprentissage?  La culture des PME est nettement plus coercitive qu’itérative.  Encore une fois, c’est un défi lié au Gens et non aux Systèmes.

Les chefs d’entreprises ont intérêt à regarder autour d’eux pour s’inspirer.  Les environnements de jeux numériques stimulent les jeunes à expérimenter, à tester, à persévérer avant de passer à l’étape suivant, ce n’est pas la détermination, l’ingéniosité ou l’énergie qui manque, mais la vision et l’encouragement.

Stimuler la re-programmation de l’entrepreneuriat

Comme me rappelle souvent mon complice de FOCUS20 Benoît Tremblay, il faut apprendre à désapprendre pour reconstruire sur de nouvelles bases,  de nouveaux paradigmes et de nouveaux designs.

Il faut apprendre à « rework » et pouvoir faire « Alt-Crtl-Delete » pour construire les nouvelles bases des PME pouvant générer de la richesse autour d’eux et non seulement gonfler les comptes en banque à l’étranger.

Il est donc primordial de stimuler la curiosité et la capacité d’écoute pour reprogrammer les savoirs et les habitudes.


Comments

10 réponses à “Réponse à un article dans les affaires.com”

  1. Pierre Séb.

    Bravo! Super commentaires!

    J’aime cette phrase: ‘Il faut qu’ils partagent les mêmes valeurs et que la croissance du capital collectif soit plus importante que celui du capital individuel.’

    J’ai beaucoup aimé les tables rondes de Web2biz, justement voilà une belle démarche de croissance collective Bravo!

    Je te remercierai jamais assez, de m’avoir fait découvrir WordPress!

  2. Luc Gendron

    Merci Pierre Sébastien pour tes commentaires. Ça fait un bail qu’on ne t’a pas vu au WEB2BIZ. Il continu d’être un impressionnant réseau de crowdsourcing de savoirs et d’inspiration. Au plaisir de t’accueillir de nouveau.

  3. Pierre Séb.

    Comment financer ces échecs nécessaires qui sont si riches en apprentissages?
    Nous sommes martelés par la pression sociétale à la performance où l’échec est mal vu! L’échec est égal à être un perdant. Juste à voir à la télé, publicité, magazine….
    On glorifie le succès comme un gagnant à la loto sans voir le processus!
    Je crois qu’il faut en tant que personne glorifier nos échecs, nos processus au succès! Abraham Lincoln n’aurait pas été le président qu’il a été sans ses 23 défaites aux élections et ses 2 faillites! Que dire d’Edison et ses 10 000 tentatives pour inventer l’ampoule!
    Comme Edison disait: je ne me décourage pas, car chaque tentative infructueuse qu’on laisse derrière soi constitue un autre pas en avant.

    En effet, il faut encourager à faire le saut et voir les échecs comme un blason qu’on rajoute à sa chemise! Il faut commencer par sois même (ça m’encourage ;-))!

  4. Pierre Séb.

    Je suis maintenant à Mont-Joli! J’avais vraiment aimé l’expérience et aimé les valeurs véhiculées!

  5. Luc Gendron

    Rebonjour Pierre-Sébastien.

    C’est n’est pas tant l’échec qu’il faille valoriser, mais la culture de prototypage qui, naturellement, génère son lot d’échecs. Il ne faut simplement pas condamner l’échec, mais la considérer objectivement comme un élément essentiel au processus d’apprentissage.

    Une idée en passant, considérant que l’autoroute 20 s’arrête chez vous, on pourrait organiser un FOCUS20 à saveur gaspésienne à Mont-Joli un jour 😉

  6. Pierre Séb.

    Ça serait une excellente idée!

  7. Luc Gendron

    Ça prendrait des complices curieux sur place pour s’occuper de l’aspect logistique… 😉

  8. Pierre Séb.

    On dirait que je me sens interpeller :-)!

  9. Jean-Yves Jean-Baptiste

    C’est un bel article. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à Joel Barker avec ses vidéos sur le paradigme.J’ai l’impression que beaucoup d’acteurs, y compris les chefs d’entreprise, sont conscients de leur illittératie en affaires numériques.Mais tant que le retour sur investissement est assuré dans le modèle traditionnel, beaucoup d’entrepreneurs ne sentiront pas le besoin de faire le saut.C’est quoi le rapport que chaque entrepreneur entretient avec l’environnement numérique?

  10. Luc Gendron

    Merci Jean-Yves pour ton commentaire. Je vais sûrement explorer l’univers de ce Joel Barker. Merci pour la référence.

    Tu as un bon point d’associer immobilisme et incapacité de « voir » le ROI. Je crois qu’il faille démontrer la valeur générée au-delà des modèles traditionnels. Je mijote justement un billet à ce sujet.

    En attendant, voici un billet sur une piste pour identifier le ROI de l’intelligence collective ou, exprimé autrement, des GPS 2.0 à l’intérieur des entreprises.

    À ta question, je répondrai que le rapport varie directement avec le niveau d’expérimentation de l’entrepreneur. Il ne suffit pas de connaître l’existence d’un environnement numérique ou d’une application. Il faut y avoir goûter pour vraiment l’apprécier et figurer la pertinence de l’intégrer dans son GPS.

    Ceux qui en profitent le plus sont ceux qui continent encore aujourd’hui d’être en éveil et d’expérimenter.