Startups : accélérateurs de co-apprentissage

Lorsque je lis ou que j’écoute une vidéo qui m’inspire, je prends des notes pour nourrir ma réflexion et pour organiser mes idées. 

Depuis des années, je m’intéresse et participe activement à des projets de co-apprentissage. FOCUS20 est un bel exemple et un puissant laboratoire. En lien avec cet intérêt, voici quelques notes et commentaires de la conférence Décryptage de la transformation digitale donnée par Oussama Ammar à l’EM Lyon.  Oussama Ammar est un des co-fondateurs de The family . 

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Startups – écosystèmes de rebelles pour croissance exponentielle

Lorsqu’on fait référence aux startups, il existe une confusion entre innovation/technologie et croissance.  La raison d’être d’une startup est la croissance exponentielle; pas nécessairement l’innovation.

Le succès des startups ne dépend pas de la technologie non plus, mais essentiellement des RH (ressources humaines).  Ce qui est spécial et unique ne sont pas les systèmes/technologies (S), mais les gens (G).  Le reste est de la commodité; incluant le financement.  Tout commence et finit par les RH.  Par exemple, UBER est un modèle d’agilité et de performance à gérer des fournisseurs de capacité; pas des employés

Une Startup est un écosystème de rebelles qui attire des talents que les autres (entreprises établies) ne veulent pas.  Il souligne avec justesse qu’il est plus facile de trouver un gestionnaire qu’un créateur.

Dans le processus d’effectuation, les entrepreneurs considèrent d’abord ce qu’ils sont prêts à perdre plutôt que le gain espéré.  Dans le même esprit, ces rebelles sont prêts à en assumer la responsabilité du succès et de l’échec.  Ils recherchent le contrôle du temps, de l’espace et de l’évaluation.

Une des caractéristiques de ces rebelles est leur aversion à devoir se reporter à quelqu’un. Ils veulent être maîtres de leurs décisions et de leurs actes.  Liberté et raison d’être sont leurs principales motivations; pas la richesse.

Une hypothèse: est-ce que le temps et l’énergie dépensés à la reddition de comptes dans les organisations constituent une cause majeure des “burnouts”?  Cette obligation imposée n’ajoute aucune valeur.

Je lance ce défi aux entreprises, universités. firmes comptables et à l’ENAP: peut-on imaginer une reddition de comptes intelligentes et performantes sans traitement humain en se connectant directement sur les sources de données probantes?

 

Une mauvaise idée vue par les autres au départ

Une startup est toujours décevante au début.  L’idée est généralement perçue mauvaise au départ par les leaders en poste.  Leur croissance est exponentielle et non prévisible.

Le conférencier partage avoir répondu négativement à une demande de financement par une petite startup appelée…UBER! Comme quoi, l’erreur est humaine.

Il suggère que les opportunités de startups se situent à l’intersection des bonnes et des mauvaises idées.  Actuellement, TheFamily ne cherchent pas de bonnes idées, mais de bons problèmes. L’entrepreneuriat est la combinaison d’un problème et d’une équipe

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La connaissance est une commodité

Oussama (29 ans) fait parti de la génération «Tuto» (tutoriel). Tout ce qu’on ne sait pas est disponible sur internet et s’apprend.

Une source de savoirs est Courcera avec 15 millions d’étudiants actifs / mois. Par exemple, le cours de CS101 (Computer Science) développé par l’Université de Standford est le plus avancé mondialement en intelligence artificielle.  Les étudiants de Standford (sauf 30-40 max) ne le prennent pas par crainte d’obtenir de mauvaises notes et d’affecter négativement l’évaluation de leur parcours académique.  Quelques statistiques révélatrices:

200 000 inscrits

100 000 ont suivi le cours

50 000 ont terminé

5 000 ont réussi l’examen

50% < 18 ans (2 500 vs 40 Standford)

La connaissance est gratuite et disponible; pas le temps.  La valeur est dans l’intelligence individuelle et collective à faire le maximum de liens, d’un maximum de sources pour détecter et évaluer un maximum d’opportunités (et de risques).

La recherche de réponses à un problème constitue une motivation puissante d’auto et de co-apprentissage.  Il partage un exemple de startup dans leur «famille»: Agricool.  Cette entreprise a été créée par deux passionnés (pas des agronomes) qui voulaient faire une différence. Ils ont tout appris sur internet pour développer ce concept original en quelques mois. La demande pour leurs fraises fraîches au coeur de Paris dépasse largement leur capacité d’offre.

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“Le plancton ne négocie pas avec la baleine”

Cette citation figure dans le bureau The Family et illustre bien ce qui suit.

Une Startup ne peut se créer avec un client en dépendance.  C’est de la sous-traitance.  Il importe qu’elle maintienne son indépendance pour espérer évoluer de façon exponentielle.

Elle doit plutôt chercher à faire de la “sur-traitance”.   Comme Apple, Google et la NASA qui rendent disponibles des parties de codes, des logiciels complets ou des brevets à la disposition des développeurs, les entreprises établies (grandes sociétés) devraient trouver un moyen de rendre une partie de leurs actifs (physiques et intellectuels) disponibles aux créateurs pour qu’ils construisent sur et autour d’elles ; non pour.

Ainsi, les sociétés établies procureraient un terreau fertile de co-apprentissage et de co-création.  De plus, les talents qui ne peuvent pas ou ne veulent pas travailler pour elles pourraient quand même contribuer à les faire avancer et à injecter une énergie nouvelle dans leurs G.P.S..

Pour améliorer notre écosystème d’innovation et en pensant d’abord à l’intérieur de la boîte, quelles sont les entreprises établies de classe mondiale et à propriété québécoise qui seraient disposer à expérimenter cette vision, à co-apprendre et à co-profiter avec des rebelles créatifs externes?

Elles pourraient ainsi jouer un rôle majeur et pro-actif dans l’émergence d’une intelligence écohérente pour nous, nos villes, notre province et notre pays.