Ouf! Toute une surprise!
Suite à ma participation au dernier Clair2011 et, surtout, aux recommandations de Mario Asselin (Merci!), j’ai reçu une invitation à rédiger un billet sur ma vision du rôle de l’école de demain pour la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE).
Ma première réaction fut de me dire: pourquoi moi? Je ne suis pas enseignant et je ne travaille pas au sein d’un établissement d’enseignement.
L’éducation m’intéresse!
D’abord parce que vendre, c’est éduquer que ce soit “online” ou “offline”.
Je suis convaincu que notre richesse collective à long terme est directement liée au niveau d’alphabétisme et de littératie numérique des chefs de PME et des leaders de notre société.
C’est d’ailleurs pour cette raison que je suis toujours à la recherche des meilleures approches pédagogiques pour le bénéfice de mes clients et pour les réseaux que j’ai co-créés au Québec depuis 2009 avec de précieux complices.
Affaires et Écoles: deux environnements, même défis
Même si c’était le titre de notre atelier, avec les rares et précieux participants qui ont eu la générosité de venir échanger avec nous, nous avons plutôt constaté deux grandes solitudes sans synergie. Pour les entrepreneurs sur place, ce fut tout un choc.
Comme je suis convaincu que l’éducation des enfants doit être une affaire de communauté et non seulement la responsabilité d’un système qui doit s’actualiser, nous chercherons donc à apporter quelques éléments de réflexions pour co-contribuer à cette actualisation à laquelle nous croyons essentielle.
C’est donc à nouveau en complicité avec ma fille que nous rédigerons ce futur billet. Nous couvrirons deux générations et deux perspectives d’analyse différentes du rôle de l’école de demain.
Et vous? Comment visualisez-vous le rôle de l’école de demain?
Pendant que nous réfléchissons de notre côté, n’hésitez-pas à y aller de vos suggestions. Que vous soyez au Canada, en France, en Angleterre, en Afrique ou en Inde, merci d’apporter votre grain de sel. Vous risquez de nous inspirer.
En cherchant à penser “en dehors de la boîte”, quel rôle devrait jouer l’école pour améliorer l’éducation de nos enfants?
Quel environnement scolaire favoriserait le meilleur épanouissement de nos enfants?
Pour les enfants, leurs parents, les enseignants et les dirigeants, quels sont les nouveaux savoirs, savoir-faire et savoir-être à maîtriser pour bien comprendre et gérer les opportunités de même que les risques d’être en réseaux constamment par l’Internet?
Comment identifier, qualifier et suivre cette progression technologique plus rapide que notre capacité d’assimilation?
Quelle place les parents devraient-ils occuper?
Quel rôle les entrepreneurs et leaders dans les communautés devraient-ils jouer?
Dans un contexte où les savoirs sont de plus en plus disponibles via Internet et que les jeunes disposent de la capacité de les trouver, quel rôle devrait jouer les enseignants et comment peut-on supporter les plus inspirants pour contribuer à cette actualisation ?
Comment peut-on tirer profit de ce réseautage et des sources de savoirs sans frontières?
Est-ce possible de repenser l’école dans les cadres institutionnels actuels?
Pour les aider à apprendre à apprendre, quels sont les meilleurs enseignants, les meilleurs approches pédagogiques et les meilleures technologies de communication pour stimuler la curiosité des enfants, pour améliorer leur confiance en eux et leur capacité de “lecture” ?
😉
Comme plusieurs de mes précieux clients, partenaires et collaborateurs professionnels sont parents ou grand-parents, je suis curieux de connaître leur vision pour figurer comment nous pouvons synergiser ensemble.
MAJ – Voici le billet : L’école: penser et agir en réseaux intelligents
Comments
8 réponses à “Le rôle de l’école de demain, comment le voyez-vous?”
moi j’ai peur que mon enfant soir nivelé vers le bas. Il est curieux et intéressé. Juste à l’inscription ( maternelle) j’ai pu comparer les niveaux de langage, niveau de dessins. J’ai vraiment peur.
Et je ne suis pas de nature à faire confiance. j’ai cessé vers l’âge de 7 ans… de faire confiance aux adultes.
Salut Luc!
J’aurais bien aimé te rencontrer à Clair 2011… j’y étais aussi. En fait, j’y ai créé mon compte Twitter EcolecommNB. Quand vous animiez votre atelier, nous animions le nôtre dans un autre local….. alors que l’on aurait dû être dans le même local 🙂
Au Nouveau-Brunswick, nous croyons que l’école du futur doit être communautaire tout en développant, dès le plus bas âge, une culture de l’entrepreneuriat conscient au service de la santé globale des enfants, des familles des partenaires et de la communauté.
Le projet des écoles communautaires du NB (ECNB) s’inspire du modèle de l’école communautaire entrepreneuriale depuis 2005. Ce modèle a surtout pris naissance à l’école des Coeurs-Vaillant dans la ville de Québec.
http://pedagogie.csdecou.qc.ca/des-coeurs-vaillants/
À la lecture de ton billet, je crois que tu pourrais être inspiré par cette nouvelle façon de faire l’école. Pour ma part, je l’ai définitivement été suite à une visite de l’école des Coeurs Vaillant en 2005 où j’étais à ce temps directeur de l’école Régionale-de-Saint-André au N.-B.
Saint-André est devenue la première école communautaire entrepreneuriale du N.-B.
L’histoire fait en sorte que l’école communautaire entrepreneuriale a été adapté aux besoin du N.-B. et porte maintenant le nom Écoles communautaires du N.-B.
L’école communautaire du Nouveau-Brunswick a fait l’objet d’une reconnaissance mondiale d’innovation en éducation en 2009 par l’UNESCO et Microsoft Corporation.
http://www.youtube.com/watch?v=6e23QeBPblc
Un peu plus d’infos…..
Dans nos communautés, tous, jeunes comme adultes, nous vivons dans un monde en transformation accélérée, désormais interdépendants sur une planète aux capacités limitées. En ce 21e siècle, l’ECNB est une réponse novatrice aux défis de I’école francophone et de sa communauté dans un contexte de changement continu. Développer une identité culturelle et linguistique forte, améliorer Ie rendement scolaire, mieux répondre aux besoins de chaque jeune, cultiver chez chaque enfant Ie goût d’apprendre et d’entreprendre avec conscience dans un univers branché, raffermir les liens entre l’école et sa communauté, assurer I’essor de nos communautés : voilà les principaux objectifs de l’ECNB !
Ce modèle d’école repose sur une alliance renouvelée entre I’école et son milieu. Un partenariat enrichissant et à double sens : la communauté répond à plusieurs besoins de l’école et l’école répond à plusieurs besoins de la communauté. Les parents et les membres de la collectivité prennent une part plus active à I’éducation des enfants, ce qui permet de redynamiser I’école et d’enrichir les apprentissages. L’école et son milieu forment une véritable communauté éducative, branchée et ouverte sur le monde. L’ECNB vise la réussite scolaire, la construction identitaire et la santé globale de chaque enfant. En ralliant les forces vives de son milieu et en étant connectée au reste du monde, I’école devient un carrefour de développement, de haute qualité, qui contribue à revitaliser et à faire rayonner chaque communauté.
Ce projet touche maintenant la majorité des écoles francophones du N.-B.
Beaucoup plus d’infos ici….
http://www.gnb.ca/0000/ecolescommunautaires.asp
Sur Twitter, je te recommande de suivre
EcolecommNB
GeRichard
ECEBB
RQEEE
et bien sûr, Roberto
gauviroo
Clair fait partie de ce programme depuis l’automne 2010.
Au plaisir!
@Katia Merci pour votre commentaire.
En quoi cette peur peut-elle se traduire en motivation pour proposer des pistes de solution à l’école pour mieux éduquer des jeunes ne disposant pas du même niveau de curiosité, de confiance en soi et de capacité de “lecture” des bases ainsi que du contexte pour acquérir les savoirs, développer les savoir-faire, les intégrer dans leurs savoir-être pour, finalement, savoir vivre en communauté et s’épanouir?
En synergie avec l’école, quel type de support parental et de la communauté voyez-vous?
@Alain. Merci pour tes commentaires et pour les références Twitter. Effectivement, j’aurais bien aimé échanger avec toi à Clair2011.
Félicitations pour cette initiative et pour ton engagement envers sa réussite. Ce concept d’école entrepreneur est très intéressant. J’aimerais bien y jeter un coup-d’œil “live” un jour. Je vais m’y intéresser davantage.
Tu précises que “Ce modèle d’école repose sur une alliance renouvelée entre I’école et son milieu”. Comme les réseaux Web se développent sur une base linguistique et non seulement géographique, comment vois-tu l’école composer avec ce “milieu” organique à l’échelle planétaire qui repousse nos frontières traditionnelles? Quel rôle les parents et les leaders en affaires de votre communauté jouent-ils dans votre école?
La responsabilisation des jeunes aux impacts multiples de leurs actions est fondamentale pour vivre en harmonie sur notre petite planète. À ce chapitre, j’attire ton attention sur le concept d’ écohérence lancée par Yves Lusignan il y a déjà quelques années.
Dans une économie mondiale liée électroniquement par l’Internet, la capacité de tracer ces impacts permettra de localiser et de favoriser économiquement les entreprises les plus écohérentes.
Finalement, à un autre niveau et pour t’inspirer, connais-tu l’initiative de l’École d’Entrepreneurship de Beauce pilotée par des leaders en affaires reconnus? Y a-t-il une synergie à explorer entre vos deux modèles et/ou organisations?
Cordialement et au plaisir!
Bonjour Luc,
Avec mon vécu de parent, j’ai été confronté, et le terme est sciemment choisi, à la quasi usurpation par l’école et les enseignants de l’éducation de mes enfants. Le partage de responsabilités entre parents et enseignants dans l’éducation des enfants s’est déplacé très significativement du côté des enseignants au point de me sentir comme un intrus dans la zone scolaire, tant du point de vue de l’institution que des installations.
Pour l’institution, la mise en place des comités d’école en bien des endroits dont je peux témoigner, montre des lacunes opérationnelles significatives pour lesquelles, les directions d’écoles n’apportent que peu d’égards. La présence des parents au comité EHDAA (Élèves en difficulté et/ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage) fait l’objet de nombreuses remarques négatives des autorités syndicales et des directions d’écoles et le bien fondé de cette politique d’intégration est régulièrement mis en cause par ces même instances. La dernière représentation syndicale en télévision le montre assez bien. Du point de vue de la présence physique sur les lieux, la classe est la chasse gardée des enseignants et ils le verbalisent hautement auprès des parents qui veulent participer à l’éducation de leurs enfants.
Il faut d’abord revenir sur un partage équilibré des responsabilités, et accepter l’implication des parents dans l’éducation des enfants. Certes, le mythe de la timide présence parentale sera encore une fois brandit par les représentants de l’éducation pour garder le statut quo, mais le savoir n’est plus l’exclusivité des enseignants. Les TIC et les processus de veille et de partage d’information permettent à un parent curieux et impliqué de participer significativement à l’apprentissage des enfants.
Pour le lieu d’arbitrage des responsabilités, il faut penser à développer une tribune au plan local, qui mettrait en présence les représentants de l’école, (direction et représentant des professeurs), des élus municipaux (commissaire d’école), des entrepreneurs, de la conférence régionale des élus, des centres locaux d’emploi, et d’une majorité de parents, qui auront à définir des stratégies d’apprentissages adaptées aux jeunes et au milieu. La connaissance de l’environnement dans ce contexte est un pré-requis fondamental aux travaux de ce groupe de travail.
«Face au monde qui change, il vaut mieux penser le changement que changer le pansement»
Françis blanche
Salutations!
@Jean-Claude. Merci pour ta précieuse réflexion.
Ta dernière citation très pertinents m’a bien fait sourire.
Effectivement et pas seulement dans le domaine de l’éducation, il est plus facile de travailler sur les symptômes que de s’attaquer aux vrais causes. C’est d’ailleurs un des aspects de la culture “lean” que j’apprécie: poser cinq(5) fois la question “pourquoi” pour forer la source d’une problématique jusqu’à la racine.
Le partage des responsabilités et la synergie entre l’école, les parents et les communautés (familiales, physiques et virtuelles) doivent faire partie de l’équation pour actualiser le rôle de l’école.
Même si les parents et les enfants sont généralement sédentaires sur le plan résidentiel, ils sont davantage nomades dans leurs réseaux Web. De plus, les technologies leurs permettent d’être efficaces et liés à leurs réseaux de contacts en toute mobilité.
Pour survivre et pour s’épanouir, les peuples nomades partageaient les responsabilités tout en disposant de moyens de communication pouvant nourrir une intelligence collective profitable à tous et à chacun.
C’est peut-être en s’inspirant du passé que nous trouverons des pistes pour le rôle de l’école de demain!
😉
N.B. Au profit de tous les lecteurs ici, je reproduis, avec son accord bien sûr, un commentaire de mon frère enseignant en France émis initialement sur ma page Facebook.
Sylvain – Moi je dis que l’école doit rester dans son rôle instructif et laisser l’éducatif aux parents et à la société. On en demande déjà trop aux profs en comptant sur eux pour palier les manques et les erreurs des parents.
Ou alors faut arrêter de couper dans le budget du mal nommé “ministère de l’éducation” et remettre des pédagogues en masse au chevet de la génération montante.
Les repères des jeunes doivent être recadrés. Voilà, le rôle de l’école c’est d’encadrer, de poser des limites et des objectifs accessibles et envisageables, d’encourager (avec davantage de moyens) les jeunes à s’épanouir intellectuellement et à s’émanciper en tant que citoyens. Bon, j’ai pas fini mais j’arrête là!
Luc – Merci d’avoir partagé un peu de ton jus de cerveau. En poursuivant ta réflexion et dans un contexte où l’Internet influence nos habitudes de communications et nos comportements, en société, quels seraient les paramètres à considérer pour redéfinir ce cadre que l’école pourrait gérer?
En complément de permettre aux “jeunes de s’épanouir intellectuellement et à s’émanciper en tant que citoyens”, l’école doit également permettre le développement de leur savoir-vivre en société: online et offline!
Bonjour Luc,
Quel est le rôle de l’école de demain ? Voilà, une bien grande question pour le spécialiste des nouvelles technologies que je suis … De façon instinctive, je répondrai, enseigner, communiquer, discipliner et développer la curiosité. Tu me diras qu’il n’y a rien de bien nouveau là-dedans !
Je suis d’accord avec toi, et ce, même si depuis plus de 15 ans notre société et notre mode de vie évoluent à une vitesse fulgurante. Pour moi l’école demeure le lieu par excellence où l’on apprend à lire, écrire, compter, réfléchir et travailler.
Hé oui travailler ! Apprendre est un processus exigeant et demandant un effort de tous les jours. Ceci est particulièrement vrai pour tous les étudiants fréquentant nos écoles primaires, secondaires et universitaires. En plus des matières traditionnelles propres à leur cheminement pédagogique, ils doivent aussi faire un effort supplémentaire pour assimiler une matière qui est en constante évolution, la technologie.
De nos jours, il ne suffit plus de savoir écrire ou de compter, il faut-être capable de mettre à jour son statut Facebook, gérer convenablement son compte Twitter et être capable de suivre 3 conversations SMS en même temps tout en écoutant sa sélection musicale favorite. Nous sommes ici bien loin de l’époque où apprendre à programmer son lecteur vidéo VHS représentait un défi technologique important.
L’apprentissage technologique représente un défi pour les étudiants mais aussi pour les professeurs et les gestionnaires de notre système d’éducation.
Pour les étudiants, il faut être capable d’utiliser la technologie, d’en comprendre le fonctionnement et de faire les bons choix technologiques (outils et comportements). Je crois qu’il est souhaitable sinon nécessaire de former notre jeunesse aux us et coutumes du Web, des communautés virtuelles 2.0 et aux méthodes collaboratives de travail.
Cette formation lui sera fort utile lorsqu’elle se retrouvera sur le marché du travail. Il ne faut pas perdre de vue que peu importe le secteur d’activité dans lequel on travail, il est nécessaire d’utiliser des outils dits technologiques. Évidemment, cette formation fait appel à des notions de base, pour ne pas dire traditionnelles, comme l’écriture, la lecture, le jugement et la curiosité.
Tout comme les étudiants, les professeurs doivent aussi consacrer du temps et de l’énergie pour apprendre à utiliser les différents outils technologiques mis à leur disposition. Cette démarche est obligatoire, s’ils désirent efficacement transmettre leurs connaissances.
Voici un exemple, imaginons un professeur de géographie utilisant Google Maps pour sa présentation sur la ville de Rome. On est d’accord que la carte de la ville est un apport important à la formation, mais il y a plus encore. Le professeur peut utiliser StreetView pour proposer des images de la ville à ses étudiants.
Dans cette exemple, le professeur doit donc être capable d’effectuer une recherche dans Google et aussi connaître l’existence de StreetView. Il aura donc du faire preuve de curiosité lors de son apprentissage de la recherche dans Google afin de dénicher l’existence de StreetView.
Finalement, pour les gestionnaires de notre système scolaire, la tâche peut devenir colossale. Il faut s’adapter aux changements technologiques, choisir les bons outils, suivre l’évolution des méthodes d’enseignements et définir les orientations de l’école de demain.
Pour relever ce défi, je crois qu’un partenariat entre le milieu de l’éducation et le secteur privé est nécessaire. Pour quelques années encore, les spécialistes du monde de l’éducation auront besoin des spécialistes des nouvelles technologies pour les aider (guider) dans l’apprentissage des nouveaux moyens de communication de l’ère numérique.
Quant au débat entourant les méthodes d’enseignement, je laisse ça aux spécialistes en la matière. Je peux difficilement me prononcer sur le sujet.
Amicalement,
@François Merci pour de ton commentaire.
Effectivement dans ce contexte, le défi n’est pas seulement de fournir le meilleur cadre “agile” d’apprentissage pour les enfants, mais de considérer également l’actualisation des connaissances des enseignants ET des dirigeants à l’intérieur de celui-ci.
Comment visualises-tu ce partenariat entre le milieu de l’éducation et le secteur privé?